On assiste actuellement à une recrudescence du phénomène de braconnage des animaux dans nos villes et campagnes. La région du littoral n’est pas en reste dans ce phénomène qui se perpétue depuis un moment. Le délégué régional du Minefof (ministère des forets et de la faune) entouré de son équipe et des forces de maintien, et des partenaires stratégiques mène au quotidien ce combat de protection des espèces protégés.
Aujourd’hui plus que jamais les questions sur les espèces protégées sont au centre des préoccupations dans le monde. Au Cameroun, une batterie de mesures et de sanctions sont prévues par la loi pour interpeller toute personne susceptible d’exercer de manière frauduleuse la vente des animaux qui sont considérés comme des espèces sous protection. En effet, le Cameroun, comme tout autre pays a ratifié des conventions internationales de protection contre les animaux et par ricochet ceux qui sont protégés. Dans cette mouvance, le ministère de la foret et de la Faune sous la houlette de son ministre Jules Doret Ndongo donne le las afin que tout soit mis en œuvre pour une protection optimale des animaux de nos forêts et les délégués régionaux sont en ce qui les concerne impliqués au premier ordre. C’est donc dans cette perspective que le délégué régional dudit ministère dans la région du littoral fait des mains et des pieds quand il est informé d’un certain nombre d’entorses liées à cette problématique. En effet, la délégation des forets opère de multiples saisis dans le cadre de leur travail, et selon lui, elles se font à travers des dénonciations par des tiers, mais également à travers des enquêtes minutieuses dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité. En effet, dans leurs nouvelles méthodes, les braconniers utilisent les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) pour réaliser leur sale besogne. Dans leur process de travail, il est question au départ lorsque l’information de la présence d’une personne louche en quête d’animaux issues du braconnage, il est d’abord question de faire un petit recoupage d’information, l’intervention va automatiquement être faite avec la collaboration des forces de maintien de l’ordre. Il est également à noter que la délégation bénéficie aussi de la collaboration d’autres organismes dans le cadre de la commercialisation des animaux non autorisées puisqu’ils ont un accès plus facile à l’information et disposent aussi de moyens conséquents dans la mission qui est la leurs. Après avoir pris ces personnes en flagrant délit, il s’agit par la suite de lancer une procédure judiciaire en bonne et due forme pour que ces braconniers répondent de leur acte devant les juridictions compétentes. Grossomodo, la lutte contre le braconnage est une réalité dans la région du littoral, toutefois, il est clair que le délégué régional dans son légalisme met tout en œuvre afin que cela ne soit plus une réalité dans la cité capitale économique.
INTERVIEW DU DELEGUE REGIONAL DES FORETS ET DE LA FAUNE POUR LE LITTORAL
GEORGES AMOUGOU ONDOUA
« Lorsqu’on détruit tout une forêt, on peut dire qu’on est plus dangereux pour les animaux »
Vous avez opéré une saisi dans le cadre de la lutte contre le braconnage, pouvez-vous nous en dire plus ?
Vous savez les difficultés avec les trophées est qu’elles sont plus petites que les grumes et les colis de bois. On peut les transporter part les moyens plus légers et donc plus difficile à contrôler.
II. Comment procédez-vous lorsque vous avez une information sur un potentiel braconnage ?
Généralement, en pareille circonstance, nous procédons par investigation, soit à partir des dénonciations, mais aussi par une analyse des comportements au niveau des barrières avec la brigade de contrôle, qui sont sur le terrain. On essaye aussi de s’entourer d’un ensemble d’indices. Il faut également dire ici que de plus en plus, ces braconniers qui visent les trophées utilisent aussi les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) parce que les produits du braconnage sont des produits destinés à sortir.
III. Y’a-t-il un cas de figure que vous pouvez prendre en exemple?
Les exemples sont légions. Vous avez quelqu’un qui appelle de l’étranger, destinataire d’un animal, mais malheureusement, il ne connait pas que la loi interdit cela, en règle générale, ils ne se reconnaissent pas souvent dans la transaction. Les voies d’informations sont nombreuses, il faut donc rester attentif. Grosso modo, lorsque nous avons l’information, on la recoupe et puis on planifie l’intervention avec le concours des forces de maintien de l’ordre, puisqu’on assiste souvent à des voies de résistance. On a également des partenaires spécialisés avec lesquels nous travaillons dans cette lutte contre le braconnage. Ces structures qui sont plus outillés et ne font que ça, avec des moyens plus outillés
IV. Lors que les fautifs sont arrêtés, qu’est-ce que le législateur prévoit comme sanction?
Quand un braconnier est pris en flagrant délit, on lance automatiquement les procédures contentieuses. En effet, en matière de faune, elle va plus vite que celle en matière de foret et les peines sont suffisamment claires qui sont des emprisonnements, avec paiement des amendes, dommages et intérêts.
V. Pourquoi est-il plus facile de condamner un braconnier que celui qui exploite abusivement la foret?
C’est un vrai paradoxe parce que lorsqu’on détruit tout une forêt, on peut dire qu’on est plus dangereux pour les animaux. Ce sont des choses qui ont besoin d’être revisité avec des réformes dans la loi. Nous pensons qu’on pourrait arriver à des peines plus graves pour ceux qui détruisent également le bois.