- Le port autonome de Douala propose son expertise à la rénovation de cette infrastructure vieille de plus de 80 ans et donc les activités étaient à l’arrêt en raison de la vétusté des installations et de la crise sécuritaire.
Les activités du port de Garoua pourraient finalement reprendre selon la volonté du chef de l’Etat. Pour y parvenir, il faudra que ce port situé dans la région du Nord du pays se refasse une santé. Le port autonome de Douala s’y intéresse. Cet intéressement s’est manifesté lors de l’atelier de restitution et d’approbation de l’étude de faisabilité réalisée par les cabinets Le Competing/Bet Geocompetence et Scet Tunisie pour la réhabilitation du port de Garoua et de dragage des lacs Lagdo et Maga. Normal puisque l’autorité portuaire de Douala a l’expertise requise dans ce domaine. Elle qui, il faut le souligner, dispose d’une Régie de dragage qui entretient les plans d’eau, les pieds de quai, les darses et son chenal du port de Douala depuis 2020. Pour être précis, le gestionnaire du port de Douala envisage draguer ce port dans le cadre de sa rénovation. Le Port autonome de Douala qui vient d’ailleurs de remettre à flot la drague multifonctionnelle Chantal Biya, après sa rénovation au Nigeria a beaucoup d’ambitions pour le port de Garoua. Aussi ces responsables désirent par ailleurs apporter leur expertise dans la mise en place des outils de gouvernance au sein de ce port situé à Garoua. L’objectif ici étant de faire du port de Garoua le poumon économique des régions du septentrion. Non sans y développer un combinat industrialo-portuaire s’étendant au-delà du périmètre actuel. Des ambitions économiquement nobles et réalisables qui participent d’une vision, celle de développer à travers un schéma directeur d’aménagement et de développement du port de Garoua à l’horizon 2025-2035. Un schéma directeur qui, d’après l’étude, devra être cohérent avec notamment le schéma national d’aménagement et développement durable, le plan régional de développement du Nord ; mais aussi les investissements envisagés tels que le port sec de Ngaoundéré, le projet de prolongement du chemin de fer Ngaoundéré-Ndjamena qui devrait passer par Garoua.
Un marché de plus de 200 millions de consommateurs
La rénovation de cette infrastructure vieille de plus de 80 ans a été annoncée depuis 2021 par le chef de l’Etat. Ses activités étaient à l’arrêt en raison de la vétusté des installations et de la crise sécuritaire. On se souvient que ce projet de réhabilitation du port fluvial de Garoua, un projet ressuscité par Paul Biya, devrait finalement débuter, grâce aux fonds que l’Agence Française de Développement (AFD) projetait de mobiliser dans le cadre du programme C2D capitales régionales piloté par le ministère camerounais de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu). « Le port fluvial de Garoua sera réhabilité pour une enveloppe de 16 milliards de Fcfa sur financement de l’AFD. Cette infrastructure permettra de relancer les activités économiques légales dans la ville de Garoua et ses environs, avec notamment des marchandises issues du Nigeria voisin au grand bonheur des populations », précisait une source proche du dossier.
Les informations dévoilées dans le cadre de ce projet faisaient état de plusieurs activités économiques attendues, avec notamment, l’entreposage, l’aconage, la manutention, le stockage, le transit, le ravitaillement des navires et autres activités qui viendront booster les échanges et les opportunités d’affaires dans un marché estimé à plus de 200 millions de consommateurs issus de quatre pays à savoir le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et la RCA. Les autorités en charge de ce projet affirment que la réhabilitation du port fluvial de Garoua pourra également entrainer la construction d’un atelier naval et la fabrication d’autres embarcations que celles déjà existantes. « C’est au bénéfice des populations qui pourront développer des activités économiques. » lance une source.
Réhabilité, ce port servira néanmoins à désengorger le Port Autonome de Douala dans les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigeria respectivement premières puissance économique d’Afrique centrale et de l’Ouest, mais aussi avec les voisins du Tchad et de la RCA, dépourvus de façades maritimes.